LE BLA BLA BUSINESS FAIT TOUJOURS PARLER DE LUI !

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Voyager, manger, boire, agir, autant d’occasion de créer du lien social. Un business qui n’a pas échappé à un certain nombre d’entreprises qui fleurissent les plates-bandes du lien social, ajoutant du sens à leur utilité pratique. Deux exemples d’occasions insolites.

Créer du lien social a toujours été une des caractéristiques des cafés, mais aussi des bals de village, bals des pompiers. Certains y ont vu une occasion d’y développer leur notoriété ou leur business. On peut par exemple citer l’exemple de l’émergence des Games bars ou encore des cafés philos. Si certains intellectuels se sont montrés critiques sur ces débats pour le moins spontanés, les considérant superficiels, d’autres, au contraire, l’ont défendu à l’instar d’Edgar Morin qui rappelle que dans l’Agora de la Grèce Antique, la philosophie était affaire de dialogues et d’échanges entre tous. Les questions philosophiques et la recherche de sens prennent ainsi une dimension obsessionnelle pour les jeunes générations.

Mais le gros du Bla Bla business a bien sûr été capté par les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Scénario d’enfermement pour les uns, libératoire pour les autres, la relation se sert du digital pour se provoquer, se renforcer, se rompre, se perdre… Il existe pourtant encore quelques pépites qui permettent grâce à des prétextes parfois surprenant de sortir de son cercle social ou digital.

CHEZ BLABLACAR, LE PATRON C’EST LE CLIENT !

BlaBlaCar, en tant que service de covoiturage, n’avait pas au départ vocation à consolider nos liens sociaux. C’est son aspect pratique qui a motivé son fondateur (voir l’interview de Frédéric Mazzella) et son premier effet mesurable a été la baisse des rejets de carbone générée par le partage des ressources. L’idée permet en effet aux conducteurs de partager leur véhicule avec d’autres personnes se rendant dans la même direction. Cela favorise une utilisation plus efficace des ressources en réduisant le nombre de véhicules sur la route, ce qui contribue à atténuer les problèmes de trafic et de pollution.

Mais très rapidement, les équipes de BalBlaCar se sont rendu compte que la relation interpersonnelle était fondamentale dans le processus. Le partage d’un trajet en voiture crée une occasion de rencontrer de nouvelles personnes. Les passagers et les conducteurs peuvent discuter et échanger, favorisant ainsi la création de liens sociaux. Cette interaction peut aller au-delà du simple partage de voiture et conduire à des amitiés ou à des contacts professionnels. Cela pouvait cependant créer des problèmes de sécurité, d’appréhension de l’inconnu, mais aussi une confrontation de personnes aux comportements différents. Certains voulaient beaucoup parler, d’autres moins. En reprenant un fameux sketch de Coluche sur l’autostoppeur (BlaBlaCar en étant une sorte de version organisée par les nouvelles technologies) on peut imaginer qu’un voyage partagé peut être l’occasion d’une belle rencontre ou au contraire un cauchemar. L’équipe de BlaBlaCar a donc dû gérer l’ensemble de ses problématiques en se mettant à l’écoute de ses clients et en créant les outils permettant de lever un à un tous les freins au développement massif du service.

Chez BlaBlaCar c’est bien le client qui détermine la nature et l’évolution du service. C’est peut-être le secret de la réussite de cette marque devenue emblématique de l’économie collaborative.

Au-delà de la création de liens sociaux à l’occasion des trajets, l’entreprise a aussi pris conscience de son impact social, par exemple dans la réduction de l’isolement : Le covoiturage peut être particulièrement bénéfique dans les zones rurales ou moins bien desservies par les transports en commun. En permettant aux personnes de partager des trajets, BlaBlaCar peut contribuer à réduire l’isolement en offrant aux individus des options de déplacement plus flexibles.

Il y a aussi la dimension économique. En rendant certains déplacements accessibles financièrement, l’entreprise offre des opportunités qui peuvent avoir un fort impact sur la vie des gens comme ce père divorcé qui peut voir son fils plus régulièrement.

En encourageant le covoiturage, BlaBlaCar contribue également à la réduction de l’empreinte carbone en diminuant le nombre de véhicules sur la route. Cette action en faveur de l’environnement peut renforcer le sentiment de responsabilité sociale partagée entre les utilisateurs. Cela construit une identité particulière pour cette communauté qui se retrouve dans un système de valeur et communique donc plus facilement.

BlaBlaCar peut ainsi jouer un rôle significatif dans la création de liens sociaux en favorisant le partage, l’interaction et la confiance entre les individus. En encourageant une utilisation plus durable des ressources, le service a certainement contribué à améliorer le vivre ensemble en réduisant les impacts négatifs sur l’environnement.

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