Stars du web et de création graphique, Dall-E et Midjourney sont dans tous les esprits. Mais au-delà de leur renommée, les deux outils rivalisent d’ambition pour devenir le modèle dominant en matière d’IA. Mais quel est le meilleur ?
Deux salles, deux ambiances. D’un côté, Dall-E, le vaisseau amiral d’Open AI et proche cousin de ChatGPT. De l’autre, Midjourney, un outil aussi ambitieux que bluffant qui se présente comme « un laboratoire de recherche indépendant qui explore de nouveaux milieux de pensée et élargit les pouvoirs imaginatifs de l’espèce humaine ». Midjourney lorgne vers une création plus fantaisiste que son concurrent. Une différence notable tant dans l’organisation des deux outils que dans les représentations artistiques proposées. Pour mieux s’en convaincre, la rédaction d’Épatant a demandé aux deux intelligences artificielles un portrait censé représenter une femme pour mieux comparer leur travail. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est assez bluffant de part et d’autre.
Une expérience utilisateur différente
Entrons désormais dans le détail de l’expérience utilisateur. Tout d’abord, il faut reconnaître que l’accessibilité n’est pas la même. Pour accéder à Dall-E, il faut directement passer par le site Openai.com comme c’est le cas de ChatGPT. Pour Midjourney il faut s’inscrire par le biais d’une procédure assez simple, afin de rejoindre un serveur Discord. Discord, d’ailleurs, vous connaissez ? C’est un réseau de serveurs privés permettant de rejoindre des communautés du monde entier. Mais sa pratique requiert un temps d’adaptation. Autant dire que l’utilisation de Midjourney s’en trouve un peu alourdie.
Une limite à l’expression
Les critères textuels, maintenant. Il y a une vraie marge entre les deux. À l’image de sa société, Dall-E interdit l’utilisation de termes faisant référence à une ethnie ou à une appartenance culturelle. L’outil interdit également l’utilisation des images générées à des fins malveillantes. Des images pouvant être le prétexte à des débordements racistes, sexistes ou homophobes sont évitées. Nous avons fait le test. Concernant Midjourney la liberté de ton est plus présente, et les utilisations bien moins contrôlés et protégés par l’entreprise mère. Nous pouvons d’ailleurs voir les créations des autres utilisateurs et les réutiliser pour notre prompt.
Des rendus légèrement différents
La comparaison artistique désormais… Le portrait réalisé sur Dall-E joue sur les aspects de lumière plus marquée, donnant un rendu plus « brut » et moins « lisse ». Autre différence notable pour affirmer davantage ce réalisme, l’aspect presque photographique du rendu. Le fond qui représente des arbres est « flouté » à la manière d’un appareil photo dont on manipule la longueur de focale. Ceci permet de visualiser au mieux les détails graphiques tels que les pores de la peau ou la finesse d’une chevelure ébouriffée.
Le sens du détail est moins présent sur Midjourney. Les taches au niveau des joues plus appuyées d’un côté que de l’autre, tout comme le dessin de la mâchoire légèrement plus creusé à droite qu’à gauche ou bien encore les sillons nasogéniens moins visibles à droite qu’à gauche malgré des lèvres décalées sur son côté gauche… Quelque chose ne colle pas avec la réalité.
Tout a un prix, même l’IA
Côté prix, les choses évoluent. La tarification imposée par Dall-E est assez récente. Elle offre 50 crédits gratuits pour le premier mois et 15 autres chaque mois. Si nous sommes en manque de crédits et de créations, il en coûtera 15 $ pour obtenir 115 crédits supplémentaires. Chez MidJourney tout est une question d’abonnement. Les tarifs vont de 10 $ pour utiliser l’outil pendant 3h30 durant le mois jusqu’à 60 $ pour bénéficier, cette fois-ci, de 30 heures d’utilisation mensuelle.
Au-delà des différences artistiques et du rendu de chaque outil, l’utilisateur trouvera son compte sur l’une ou l’autre des plateformes. Tout restant à écrire dans les technologies mises en œuvre, ce sont des questions de confort et d’expérience utilisateur qui doivent être prises en compte. Et ça, c’est à vous de le décider.
Vaiho Vaiata & Mouahid Sami