« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire viennent aisément ». À quatre siècles d’intervalle, Nicolas Boileau avait déjà tout vu ! Même la manière dont un utilisateur devrait écrire un prompt pour se faire comprendre d’une intelligence artificielle… La rédaction d’une telle lettre de mission doit en effet répondre à quelques impératifs. Suivez le guide.
Soyez clair et complet
Ne donnez pas trop d’importance au terme « intelligence » lorsqu’il s’agit d’une IA. Même si ses performances sont souvent bluffantes, il ne s’agit encore que d’un outil chargé de répondre à des requêtes. Et lesdites requêtes doivent être claires et bien formulées (encore merci Monsieur Boileau). Pour ce faire, dressez une liste des éléments qui devront caractériser l’œuvre finale. Quels sont les mots clés importants ? Quel est le contexte ? Et le traitement dans tout ça ? Une fois bien ordonné, place à l’écriture.
Simulez un persona pour diriger l’IA
L’affaire paraît complexe, mais il n’en est rien. Si vous avez l’intention de présenter une requête sur ChatGPT ou tout autre outil de génération de texte, il faudra placer l’IA dans un rôle bien précis. Votre but est d’obtenir un résultat cohérent avec la demande initiale. N’hésitez donc pas à dire à l’IA qu’elle doit prendre le rôle d’un responsable marketing, d’un journaliste de presse écrite ou d’un grand poète. Cette indication donnera le cadre et mettra le curseur sur les tournures de phrase et les procédés à écarter.
Rédigez simplement… et en anglais, de préférence
La langue de Shakespeare ne vous inspire que modérément ? Aucun souci. Des traducteurs automatiques sont à votre disposition sur le web et vous aideront à formuler des phrases à faire pâlir les plus grands linguistes d’Oxford. Mais au-delà, c’est bel et bien la simplicité du texte qu’il faut surveiller. Optez pour des phrases courtes et claires.
N’hésitez pas à fixer des étapes et une architecture
Vous avez l’intention de produire un texte spécifique ? L’IA aura besoin de nouvelles indications sur la structure de la contribution. Vous pouvez tout à fait décrire l’architecture de votre texte en évoquant le rôle et le sujet de chacune des parties et sous parties… comme on le ferait pour un étudiant chargé de rédiger une note de synthèse ou une dissertation. Dans ce contexte, vous avez la possibilité de vous exprimer de manière schématique en présentant des balises comme suivant :
<h3>Présentation générale du sujet<h3>
<h3>Développement numéro 1<h3>
<h3>Développement numéro 2<h3>
<h3>Développement numéro 3<h3>
<h3>conclusion<h3>
Ces différentes balises seront automatiquement interprétées par l’IA comme un plan de travail et un déroulé des différentes missions. Très utile quand la production aborde une question complexe et qu’elle requiert des développements multiples.
Définissez l’objectif final de la production
Une production sans finalité n’a pas vraiment de sens, vous en conviendrez. Il faut donc logiquement fixer le cap d’une requête en exprimant clairement ce que vous voulez tirer de l’expérience. Une image produite devra, par exemple, valoriser un détail ou une atmosphère. Un texte, quant à lui, devra apporter une plus-value pour un lecteur bien déterminé. Sans ces éléments, vos productions risquent fort de manquer de pertinence et de logique.
Inspirez-vous de ce qui existe
Vous n’êtes pas seul à vous lancer dans l’aventure des IA créatives. Des millions d’utilisateurs sollicitent chaque jour Midjourney, Chat GPT ou Dall-E. Et leurs actions laissent des traces dont on peut tirer des enseignements. Lexica a eu la merveilleuse idée de dresser une bibliothèque d’œuvres déjà réalisées que l’on peut retrouver par mots clefs et dont le prompt d’origine est librement consultable. Stable Diffusion, quant à elle, va plus loin en vous offrant de nombreux prompts libres de droit et directement visibles sur sa galerie.
-> https://www.stable-diffusion-france.fr/
Par Jeremy Felkowski