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LA LAGUNE DE CHANCAY LUI DIT MERCI

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Scientifique et expert en écologie, Marino Morikawa a sauvé l’un des sites naturels les plus beaux du Pérou. Comment ? En donnant un petit coup de pouce à la nature et en la laissant faire le reste du travail.

Il ne savait pas que c’était impossible. Alors, il l’a fait. L’histoire de Marino Morikawa est symptomatique de l’esprit d’Epatant et de son magazine. Tenter de renverser une situation qui semble compromise, trouver des solutions et améliorer le monde. Rien que cela, oui. Scientifique péruvien spécialisé dans la protection de l’environnement, Marino est revenu dans son pays natal après plusieurs années passées au Japon. Le jeune homme s’était expatrié pour étudier et mener des projets sur le terrain. Mais en revenant, il a découvert un spectacle accablant. La lagune de Chancay, l’un des plus beaux panorama du pays et l’un de ses endroits préférés, était littéralement en train de mourir sous ses yeux. En cause, une algue parasite extrêmement virulente qui s’étendait désormais à perte de vue. L’algue était en passe de recouvrir l’essentiel du plan d’eau, le privant de lumière et d’oxygène. La situation était critique. Dramatique, même.

DE LA TECHNOLOGIE ET DU SAVOIR-FAIRE

Face à cela, Marino Morikawa a décidé d’agir et d’exploiter au fond ses compétences techniques. En collaboration avec d’autres scientifiques, il a pris le problème à bras-le-corps en développant un système ingénieux. Puisque les algues privaient le plan d’eau de son apport en oxygène, il fallait le fournir d’une autre manière. Il a donc développé un procédé de nano-bulles chargées en oxygène. Une fois réalimenté, le bassin a pu reprendre vie. Les bactéries et virus naturellement présents sur les lieux sont lentement remontés et ont pris le relais pour nettoyer la lagune. Leur rôle était crucial. Marino le savait. Et il a pu les exploiter à fond grâce à une approche complémentaire.

AU TOUR DES BACTÉRIES

En parallèle de ses nano-bulles, Marino Morikawa a développé et déployé des filtres d’argile piégeant les polluants présents en quantité astronomique. Ces mêmes polluants, vous vous en doutez chers lecteurs, sont à l’origine de la prolifération des algues parasites. Mais une fois retenus dans les filtres, ils ont été tout simplement dégradés par les micro organismes remontés des profondeurs. Le système bien rodé a permis de rebâtir une forme de chaîne alimentaire des micro organismes de la lagune, accentuant son système de défense naturel. Marino pensait avoir besoin de plusieurs mois pour parvenir à un résultat. Mais à son grand étonnement, il n’aura fallu que deux toutes petites semaines pour y parvenir. Un développement d’autant plus spectaculaire que les poissons et des dizaines d’espèces d’oiseaux ont rapidement fait leur retour sur le plan d’eau.

UN PROJET PLUS VASTE

Fort de cette expérience réussie, Marino Morikawa a décidé de se lancer dans un projet plus large. S’il a pu contribuer à sauver la lagune de Chancay, il pourrait tenter de faire de même ailleurs au Pérou. Plusieurs lacs en proie à une pollution dévastatrice sont actuellement à l’étude. Le scientifique espère pouvoir leur rendre vie et améliorer les conditions d’existence des espèces présentes dans ces milieux sensibles et souvent menacés par les polluants d’origine humaine. Ses nano-bulles ont fait leurs preuves et les filtres en argile ne sont pas compliqués à fabriquer. De là à entrevoir un grand mouvement de repeuplement des lacs et des plans d’eau du Pérou, il n’y a qu’un pas que Marino semble bien décidé à franchir.

Jérémy FELKOWSKI

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