Alors que le Festival de Cannes s’est récemment achevé, on se souvient des polémiques qu’il a créé. À quoi bon demander une contribution de 20€ aux festivaliers lorsqu’on voit Omar Sy se rendre au tapis rouge en jet privé et Tom Cruise en hélicoptère. Face à ces faux-semblants, certains veulent agir et montrer l’exemple.
C’est le cas du « Hello Planet Film Festival » créé et présidé par Jean-Baptiste Nicolas, qui souhaite bousculer le monde de l’innovation culturelle le 12 juin prochain. Depuis deux ans, l’association Hello Planet a pour vocation de sensibiliser le grand public aux enjeux de la planète. Elle propose, via une plateforme numérique, du contenu audiovisuel permettant d’obtenir des fonds pour financer des ONG. « À chaque fois que vous visionnez un contenu, vous gagnez des points que vous pouvez donner à des ONG partenaires. On transforme ces points en argent grâce à la publicité collaborative de la plateforme » nous explique Jean-Baptiste Nicolas. C’est alors qu’on tombe sur un site au fond noir, surplombé d’un logo et de contenus colorés. Si ces nuances attirent l’œil, les visages que nous découvrons aussi. On y retrouve des personnalités publiques bien connues de tous, les acteurs François Cluzet, Gérard Jugnot, Lucie Lucas, Louis Garrel et Marilou Berry notamment mais aussi le journaliste militant Hugo Clément. Tous se confient sur leurs visions et leurs actions pour l’environnement. Changement de rubriques et nous percevons des astuces, des conseils, des actualités innovantes et pertinentes, toujours dans le sens de l’éveil de la conscience écologique. Si l’association s’exprime, elle veut à présent donner la parole au public.
Prendre la route du Festival de cinéma
Après deux ans en tant qu’association, Hello Planet se dédouble en Hello Planet Film Festival, un évènement accessible à tous, qui espère devenir un exemple. « Aujourd’hui, on pense qu’il y a une nouvelle manière de faire des festivals. On doit sensibiliser, on essaie de faire attention à notre impact, à tous les niveaux. Et puis si ça peut donner envie à d’autres, tant mieux » nous confie le créateur de cette innovation. L’organisation du festival a donné rendez-vous le 12 juin aux participants. Ils devront déposer leurs films de deux minutes maximums sur le thème de « l’alimentation de demain » sur la plateforme Hello Planet Film Festival. Le public et le jury y auront accès dès le 13 juin afin de décerner les prix aux vainqueurs presqu’un mois après, le 3 juillet.
Le festival repose sur trois grands axes, l’engagement d’abord, avec la sensibilisation sur l’environnement et sur le thème de l’édition de cette première année « l’alimentation de demain ». La vertu ensuite, en levant des fonds à des fins de financements d’ONG liées à la nutrition, à savoir, le “ Lobby des consciences” (mise en avant du bio, du local, du fait maison, des saisons). Les « Cop’1 Solidarité étudiante » (porter assistance et nourrir tout étudiant dans le besoin) et “Bio Save” (application bio destinée aux agriculteurs africains et soutenu par l’Unesco). Autre maître mot du festival, la créativité, se faisant par la réalisation de films par des talents encore inconnus. Le père de l’association met l’accent sur l’importance de l’audiovisuel de nos jours : « Quand j’ai créé Hello Planet, je me suis rendu compte du vecteur énorme qu’est la vidéo pour faire passer des messages. Si vous voulez que les gens changent d’attitude, il faut les éduquer de manière ludique et décalée ». Juliette Tresanini, comédienne et membre du jury, la rejoint sur cette idée : « Il vaut mieux passer par l’art pour inspirer les générations à changer ses habitudes plutôt que de faire de longs discours sur nos interdits ».
Aiguillez le monde sur des réalités environnementales est de leur responsabilité. Mais, pour que ces mentalités soient entendues par tous, le festival se veut, plus que tout, accessible aux visionneurs comme aux participants. Juliette Tresanini nous raconte : « si on mettait des barrières techniques ou financières à l’entrée, ça n’aurait pas de sens, ça aurait encore fait un festival entre « gens de la profession ». Socialement et de manière intergénérationnelle, que tout le monde puisse s’exprimer librement avec ses moyens. Il suffit d’une idée, d’un smartphone, de potes et d’une envie de dire quelque chose ».
100% Green
Vous l’aurez compris, Hello Planet cherche à rassembler, à partager, à être abordable et à informer sur les problématiques écologiques auxquelles nous faisons face de nos jours. Et ce qui fait la force du festival, c’est sa qualité à être intégralement et purement vert. Avant tout, pas de déplacement à la Tom Cruise, tout se fait en ligne. Mais le plus important reste la collaboration avec le pionnier de l’éco-production « Secoset et Secoya ». Produire et réaliser des films en réduisant largement et durablement son impact environnemental, c’est possible ! Cette société, présidée par Mathieu Delahousse, se bat depuis plusieurs années pour que toutes les productions de films et de séries soient les plus vertueuses possible. Sous l’élan d’un outil payant, elle propose des solutions sur mesure pour aider et accompagner les sociétés de production en amont, pendant, et en aval des tournages. Jean-Baptiste Nicolas éclaircit le rôle parallèle de Secoset et Secoya au Festival « Ils l’ont gracieusement mis à disposition pour tous les participants du Festival. Grâce à ce travail commun, les participants vont produire en réduisant leur impact et leurs films auront, eux, un impact sur les gens qui vont le voir. On va découvrir de nouveaux talents qui nous aideront peut-être à trouver de nouvelles solutions ».
« Je ne connais pas un seul festival qui soit autant engagé avec une telle visibilité »
Hello Planet Film Festival c’est aussi un jury reconnu et des sponsors de taille. Sur les réseaux sociaux, vous avez surement l’habitude de slider sur des personnalités publiques qui parlent d’environnement. Ils sont nombreux à être engagés, on a même découvert de réels protecteurs de la planète dans les interviews de Hello Planet. Justement, avoir reçu autant de stars des réseaux, de la télé ou encore du cinéma a permis au festival de constituer un jury à la hauteur de la lignée du projet défendu. Le comédien Philippe Lacheau en est le président, accompagné de visages populaires du petit écran dont, Natoo, Audrey Pirault, Juliette Tresanini, Jeremie Dethelot et d’un chef raccord au thème des films, Juan Arbelaez. De quoi attirer tous ceux qui suivent leurs aventures et leurs influences sur Instagram et Youtube. Jean-Baptiste Nicolas déclarait : « on a un sujet intéressant, on a le savoir-faire grâce à notre plateforme et on a un jury qu’on connaît. Maintenant, il faut aller chercher les sponsors, les partenaires ». De l’autre côté de l’iceberg, il y a, en effet, le financement de tout ce projet. L’équipe d’Hello Planet a encore vu grand puisqu’elle compte 21 partenaires à ses côtés pour cette folle aventure. Parmi eux, NRJ, JC Décaux, Pathe Gaumont, les Cours Florent, l’Unesco et même le CNC qui ne donne normalement jamais crédit à la première édition d’un festival. « À partir du moment où on s’est présenté sous les couleurs d’une association, qu’on leur a exprimé la nécessité de les avoir avec nous et qu’être associé à notre Festival serait bon pour leur image, ça a été assez immédiat. Tout le monde nous a dit oui tout de suite » nous confiait le président de cette célébration de cinéma. Des sponsors qui permettent aussi une crédibilité sur les prix éligibles aux participants, à savoir, une formation aux Cours Florent, une bourse de résidence offerte par le CNC, du coaching ou encore du matériel audiovisuel haut de gamme. Jean-Baptiste Nicolas espère ainsi que ces derniers feront naître les talents de demain. Et si vous vous demandez comment remporter ces prix, Juliette Tresanini à la réponse : « Il y a deux plans. D’abord celui artistique, on va juger la qualité de la réalisation, du jeu, du scénario. Et, en même temps, parce que c’est un festival engagé, la pertinence du message transmis par le film. Celui qui cochera ces deux cases remportera surement le prix du jury ».
Un Festival qui a donc du sens dans cette situation d’urgence climatique. Une innovation complète qui mettra peut-être la puce à l’oreille à d’autres organisations évènementielles et qui promet de changer les mentalités en racontant de nouveaux récits, de nouvelles histoires pour un monde plus propre, plus vert et surtout plus épatant.
Elsa Dizier