Dans le documentaire pâtissier de 52 minutes réalisé par Antonin Broutard, deux de nos meilleurs chefs français à la réputation internationale partent sur les routes d’Arabie, en quête d’inspiration. Le dépaysement est complet. Les vestiges d’Alula inspirent à Cédric Grollet et Pierre Sand-Boyer l’idée d’un nouveau dessert ; une datte remaniée une fois rentrés en France. La découverte de l’Arabie sous l’angle de la route des épices ouvre le chemin aux agrumes, aux dates, sucreries, dans un pays qui s’est considérablement ouvert depuis les dix dernières années. Pari, donc, réussi, pour ces deux aventuriers des cuisines du monde qui signent avec ce voyage en orient un séjour aux saveurs nouvelles.
Rencontre avec Antonin Broutard, réalisateur de “Saveurs d’Arabie“. Documentaire à retrouver le 8 juin à 22H55 sur Canal + Décalé, le 11 juin à 20H55 sur Canal + Docs et en VOD Canal +
C’est un documentaire très réussi. Depuis combien de temps travailles-tu dans le milieu ?
Ça fait 15 ans que je travaille pour la télévision. J’ai une dizaine de documentaires derrière moi. J’ai commencé par une école de journalisme : CFJ à Paris. Puis, j’ai travaillé pour le JT de France 2. Au début, je réalisais de l’actualité. Assez rapidement, je me suis orienté vers le voyage. C’est comme cela que j’ai pu réaliser plusieurs documentaires pour l’émission Échappée Belle. J’ai alors compris que le documentaire de voyage étais mon élément.
Comment s’est passé le tournage ? Le rendu est très libre, très spontané.
On a créé des situations, des rencontres sans trop cadrer les choses. On a laissé les deux protagonistes vivre en oubliant la caméra pour exprimer une certaine spontanéité. Si tout avait été écrit, cadré, il n’y aurait pas eu ce rendu-là. On a préparé le minimum : les endroits où on allait tourner, les personnes qu’on voulait rencontrer. Et on a laissé la chance au hasard. 52 minutes en 5 jours. Ça a été très rapide. De même pour notre équipe de tournage, elle était réduite : deux caméras, un preneur de son, nous étions quatre au total.
Le rendu est paradoxal. A la fois, un regard occidental est posé. En même temps, on se sent happé par ce pays nouvellement libre. Il y a eu des difficultés lors tournage ?
Je ne connaissais pas le pays. Il y avait un côté excitant de pouvoir aller dans ce pays fermé au tourisme pendant si longtemps, où il y a peu d’occidentaux. On était épaulé par des équipes sur place. On n’a rencontré aucune difficulté mais on a suscité la curiosité des locaux.
Sur place, on a rencontré des chefs locaux formés, pointus, qui osaient et proposaient des éléments novateurs. C’était très enrichissant d’observer ce renouveau de la cuisine arabe. Son audace a inspiré nos pâtissiers français.
Ce sentiment un peu gommé, pas complètement lisse, c’est le propre du documentaire. Là où le cinéma relève de l’écriture en amont (bien souvent), ici c’est l’improvisation qui donne au documentaire ce ressenti. Dans un documentaire de voyage, on a envie de faire voyager les gens avec nous. L’idée était de retranscrire le côté authentique, les rencontres, les à-côtés qui font un voyage réussi.
On est content du résultat, car cela s’est très bien passé sur place, et je pense que ça se ressent. Par le passé, chaque fois que j’ai été content du résultat, que ça s’est bien passé avec les équipes sur place, ça s’est ressenti à l’écran.
On est content du résultat, car cela s’est très bien passé sur place, et je pense que ça se ressent. Par le passé, chaque fois que j’ai été content du résultat, que ça s’est bien passé avec les équipes sur place, ça s’est ressenti à l’écran.
Tu as des projets pour la suite ?
J’aime bien toucher à tout. Dans le documentaire de voyage, il y a la gastronomie, la culture, le sport, la musique. La gastronomie est une histoire parmi d’autres. Le prochain tournage que je fais est un voyage en Angleterre, sur les jardins anglais.
Pierre Sand Boyer et Cédric Grolet