Avec près de 5000 représentants, le monde des cavistes indépendants constitue un réseau dense, mais fragile face aux ténors de la grande distribution. Pour leur permettre de lutter à armes égales et permettre le maintien d’une filière viticole vertueuse, une maître-caviste d’Île-de-France a lancé un projet novateur : We Are Wine.
L’initiative a de quoi interpeller dans le petit monde du vin. La toute première femme maître-caviste de France a lancé une plateforme voulant révolutionner le marché. Avec We Are Wine, Christelle Taret entend faire disparaître les nombreux intermédiaires de la filière pour dresser une passerelle entre les meilleurs producteurs et les cavistes indépendants. La plateforme issue de cette réflexion s’adresse donc aux professionnels, mais avec la ferme intention d’ouvrir grand les portes des échoppes aux produits d’exception tout en fédérant un réseau riche de plusieurs milliers de professionnels. Très concrètement, les utilisateurs optant pour cette solution peuvent s’enregistrer sur l’outil en ligne et se mettre en relation avec des partenaires de confiance partout en France. L’outil en question proposant le développement d’un réseau ainsi qu’une boutique en ligne.
Mais pourquoi tenter de repenser ce qui existe déjà ? Pour sauvegarder, selon ses concepteurs, le monde des cavistes indépendants. Véritable lieu d’expérimentation et de rencontre, la cave indépendante est cependant menacée par la pression commerciale de la grande distribution et des chaînes de caves qui, souvent, sont rattachées à des groupes puissants. Ces derniers agissent sur le marché et appliquent une logique de masse quand les indépendants privilégient le détail. Les 4800 cavistes indépendants, pour leur part, sont pris en étau, selon les créateurs de We Are Wine, entre des mastodontes et de nouvelles formes de concurrence que représentent les sites de vente directe. Ce qui entraîne une fragilisation du tissu local et des options offertes aux vignerons individuels.
Dans cette vision, l’intermédiaire commercial souvent imposé par les grands groupes implique des marges de négociation déficitaires pour les producteurs. Chacun voyant le tarif de vente de ses bouteilles dévalué au profit d’entreprises leaders de leurs marchés. Une problématique que connaissent d’autres secteurs de l’alimentation depuis des années. Ici, l’intermédiaire étant supprimé, les viticulteurs peuvent traiter directement avec les cavistes indépendants qui, de l’autre côté de l’écran, peuvent grouper des commandes et mutualiser les coûts.
La rédaction